13/05/2003
 
 
L’image en eau douce - prise de vues subaquatique

 

La photographie ou le cinéma sous-marin répondent à des lois particulières, l’opérateur doit avant tout être un plongeur de haut niveau, souvent seul responsable de ses actions. L’image commande !

La prise de vues subaquatiques en vidéo ou photo numérique en archéologie fluviale se heurte à un certain nombre de difficultés spécifiques à un milieu parfois hostile.
 
 

Manque de visibilité causée par la turbidité

particules de tailles diverses en suspension, avec une densité et une coloration différentes suivant la profondeur, la température ou la saison. Il est fréquent d’exercer des prises de vue dans des eaux où la visibilité n’excède pas un mètre, parfois moins. 

L’utilisation d’un système optique grand angulaire s’impose dans tous les cas, soit par un complément optique adapté, soit par l’utilisation d’un hublot sphérique doublé d’une lentille additionnelle de proximité permettant des vues très rapprochées et par la même occasion, de se libérer des contraintes de la mise au point grâce à une très grande profondeur de champ.

L’utilisation d’un pare-chocs autour du hublot style pare-buffle des 4x4 évitera les accidents de contact provoqués par une prise de vue très rapprochée et le manque de visibilité.


 
Manque de clarté et de luminosité

provoqué par l’absorption de la lumière naturelle à travers les couches de particules en suspension, augmenté considérablement par la profondeur. Il n’est pas rare, travaillant par 5 ou 6 mètres de profondeur de s’imaginer à 35 ou 40 mètres, hormis la pression s’exerçant sur le corps. Heureusement, les caméras et camescopes actuels sont d’une sensibilité suffisante pour pouvoir travailler correctement entre cinq et dix mètres les jours où le ciel est passablement dégagé.

L’apport de lumière artificielle est assez malaisé, il est impensable d’éclairer avec des sources proches de la caméra dans une eau chargée de particules, l’effet provoqué est identique à des phares d’automobile dans une tempête de neige. Le masque complet ! La solution idéale est de pouvoir construire une lumière en contre jour mais se créent alors des difficultés de liaison par manque de « visi » avec le plongeur chargé d’éclairer, celui-ci n’étant parfois qu’à un mètre ou deux de la caméra.


 
Courant

souvent très fort, parfois contre-courants dans les méandres ou près des berges, tourbillons…. Nous préférons utiliser un caisson assez volumineux moins sujet aux vibrations de l’eau, permettant des mouvements plus doux (panoramiques), et suffisamment lesté pour rester en place sur le fond dans le cas où l’opérateur doit le lâcher pour une raison ou une autre. 

Il est utile pour le récupérer que le caisson soit facilement repérable, de couleur vive (jaune ou orange), et dans des conditions difficiles prévoir une petite bouée pour le localiser de la surface.


  
Une température souvent basse

entraîne un engourdissement général du corps, et surtout des mains. C’est important de porter des gants, voire des moufles souples pour une manœuvre facile des commandes. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les fonds des fleuves sont souvent agressifs et des mains bien protégées apportent un certain confort, c’est aussi une sécurité. 

Suivant la profondeur de travail, et la possibilité d’utiliser une main courante pour se hisser et remonter à la surface, l’usage des palmes sera remis en question. Dans beaucoup de cas elles s’avèrent gênantes, quand il s’agit de reculer ou de s’appuyer contre une pile de pont ou la paroi d’une fosse de fouille. Il ne faut pas oublier qu’en archéologie subaquatique nous travaillons presque exclusivement agenouillé ou allongé sur le fond. 

La température basse a aussi un effet néfaste sur l’alimentation électrique de la caméra ou de l’appareil photo. Les batteries soumises au froid perdent plus de 30 % de leur autonomie, elles doivent donc être surdimensionnées, doublées ou triplées à l’intérieur du caisson. Un caisson a toujours besoin d’être lesté, autant compenser le poids avec des batteries en service.


 
Fonds vaseux

couches d’argile ou de marnes pulvérulentes se soulevant en volutes au moindre mouvement sont autant de sites aptes à décourager les faiseurs d'images les plus ambitieux. 

Un bon conseil : se positionner toujours dans le courant en aval d’un site afin d’éviter de provoquer soi-même des turbulences, et dans le cas où le sujet est un plongeur en action de fouille se mettre latéralement à lui, sous risque de ne pas le voir.